Une colonie pénitentiaire pour enfants délinquants est créée, en 1852, par M. Michel Philippe Edouard DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE (né en 1823), sur le territoire de la commune de Baugy, au lieu-dit « La loge ».
1/ Depuis quand ?
Cet établissement n’est pas le premier du genre. 16 ans plus tôt, en 1836, est inaugurée, à Paris, la petite Roquette, le premier établissement carcérale pour enfants de France. Avant cette date, ils étaient incarcérés avec les adultes.
Ce type d’établissement se développe jusque sous le second empire (1851-1870) et le Cher possède, en plus de Baugy, les colonies pénitentiaires du Val d’Yèvre (la plus grande de France) et celle de Fontillet à Berry-Bouy. Les filles mineures sont, elles, envoyées au monastère catholique du « Le Bon pasteur » à Bourges.
2/ Qu’est-ce ?
Le placement dans les colonies agricoles pénitentiaires privées ou publiques concerne les mineurs ayant commis des délits de faible gravité (souvent des vols). Dans beaucoup de cas, l’origine est la misère.
Les conditions de vie y sont très dures, comme dans toutes les colonies pénitentiaires de cette époque. Lever avec le soleil, travail, discipline et nourriture insuffisante sont le quotidien de ces enfants parfois très jeunes. A Baugy, ils sont entre 100 et 200 enfants.
3/ Qu’advient-il ?
En 1852, en plus de la construction de la colonie pénitentiaire, M. DE LA MARDIERE fait construire une tribune dans l’église pour que les enfants et le personnel assistent aux offices. Ils y viennent à pieds, le matin très tôt.
Dans les années 1870, le directeur de la loge se désintéresse de son établissement. Les colons sont mal nourris, mal vêtus, sales, et peu alphabétisés. Le service d’infirmerie, les dortoirs, les latrines sont délabrés. Le personnel d’encadrement est mal formé et trop peu nombreux.
En 1876, le recensement indique la présence d’un instituteur et de deux gardiens à la colonie de « la Loge ».
En 1872, une centaine d’enfants parisiens sont accueillis à La Loge, en plus des 125 (environs) colons habituels. Rapidement, les « gamins de Paris » prennent le contrôle de la colonie et incendient la grange pour donner à leurs camarades une représentation « des incendies de la commune ». Les incendiaires sont arrêtés, jugés et condamnés à plusieurs années de prison.
La colonie agricole pénitentiaire de La Loge fut fermée en 1903.
Sources : archives départementales du Cher
4/ Où est-ce ?

La colonie se situe à proximité du lieu-dit « La loge », présent à la limite ouest de la carte, près de la photo du clocher.
5/ Documents historiques associés


Sources : documents archives départementale
6/ L’autre établissement du Val d’Yèvre
Le Val d’Yèvre fermera en 1925.



7/ Généalogie du directeur
Michel Philippe Edouard DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE
- né en 1823
- décédé
- directeur de la colonie Agricole de Baugy (Cher).
Parents :
- Louis DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE 1783-1870, maire et châtelain d’Avanton (86)
- Marie Elisabeth Anne DE FAULCONNIER 1794-1858
Union(s), enfant(s) et petits-enfants :
- Marié avec Marie Gabrielle d’Haranguier de Quincerot, née le 31 janvier 1826, décédée le 4 janvier 1926 – Bourges (18)
- Jacqueline de Mondion 1877-1941
- Madeleine de Mondion 1879-1943
- Henriette de Mondion 1881-1913
- Michel de Mondion 1882-1941, marié le 16 avril 1913, à Bordeaux (33), avec Elisabeth de Pelleport-Burète 1889-1985
- Geneviève de Mondion 1886-1886
- Hubert de Mondion, comte de Mondion d’Artigny 1888-1969, marié le 20 janvier 1920, à Paris VI° (75), avec Marcelle Marie Amelie Rondeaux 1893-1961
- Yvonne de Mondion 1893-1982
- Géneviève de Mondion 1894-1895
Fratrie
- Marie Jean Charles DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE 1815-1819
- Jean-Baptiste Adolphe DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE 1817-
- Louis Edouard DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE 1819-1901
- Marie Caroline DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE 1820-1821
- Louise-Marie DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE 1822-1892
- Michel Philippe Edouard de VEILLECHÈZE de La MARDIÈRE 1823-
- Louis Emmanuel DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE 1830-1866
- Joseph Antonin DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE 1831-1873
- Henry-Amédée DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE en religion 1833-
- Marie Chantal DE VEILLECHEZE DE LA MARDIERE 1834-1914